01 septembre 2017

Refonder l'Europe sans l'affaiblir



Platier, 1er septembre
            Le choix du président Macron de refonder l’Europe sur la base du volontarisme répond à une situation marquée par la divergence qui s’est creusée entre les gouvernements favorables à plus d’intégration et ceux qui se déclarent en faveur d’une réduction des compétences et prérogatives de l’UE. Encore convient-il de demander aux Polonais s’ils seraient disposés à une réduction des versements dont ils bénéficient au titre de la solidarité communautaire. Encore convient-il de tenir compte de la diversité des aspirations des Etats favorables à plus d’intégration. Ainsi les Tchèques appellent à la mise en place rapide de la « coopération  structurée » pour la défense, sans pour autant souhaiter adopter l’euro. Pour que la refondation tienne compte de ces divergences sans conduire au chaos et à l’impuissance, la meilleure formule serait un renforcement institutionnel qui n’est pas dans l’air du temps mais qui devrait néanmoins s’imposer. A titre d’exemple de solutions favorisant un minimum de cohérence, le Parlement de l’euro pourrait être composé des députés européens des Etats ayant adopté l’euro ; la présidence du Conseil de l’euro confiée au commissaire en charge des affaires économiques. L’attribution de la présidence du Conseil des ministres en charge de la défense à la Haute Représentante pour les affaires étrangères et la sécurité soulèvera l’opposition de ceux qui sous-estiment le lien étroit qui devrait unir diplomatie et défense, économie et armements. Quoi qu’il en soit, les arbitrages majeurs devraient relever du Conseil européen où les responsables des Etats ne participant pas à l’union monétaire ou à l’union de défense pourraient siéger, en ces matières, comme observateurs.

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