28 octobre 2015

Diviser pour régner

            Platier, 27 octobre.

            Diviser pour régner. Telle est la stratégie de Poutine face aux Occidentaux et plus particulièrement face à l’UE. Les réunions à propos du drame syrien se multiplient dans différents cadres dont l’UE, en tant que telle, est toujours exclue. Les bombardements intensifs russes visant les révoltés syriens plutôt que Daech ont certes pour objectif premier de sauver Assad. Mais ils contribuent aussi à multiplier les départs de réfugiés vers l’Europe, source majeure de difficultés pour les Européens, malgré les efforts louables de Juncker. Jamais mieux qu’aujourd’hui on mesure ce que coûte à l’Union son incapacité à se doter, d’une politique étrangère commune. Plutôt que refuser tout contact avec Assad, la diplomatie française pourrait, avec l’appui de l’Allemagne, exiger la définition préalable d’une attitude commune de l’UE. Tout eurosceptiques qu’ils se veuillent, les nouveaux dirigeants polonais ont besoin de la solidarité européenne face à la Russie et pour le soutien au décollage de leur économie. Ils ne devraient pas tarder à s’en apercevoir. Reste l’inconnue britannique. Comment Cameron pourra-t-il convaincre son peuple de demeurer dans une Union sans ambitions et sans avenir ?   

19 octobre 2015

Cameron piégé par son référendum

Platier 18 octobre.

L’excellent hebdomadaire the Economist consacre un cahier spécial inséré dans son numéro de cette semaine à dénoncer les dangers que fait courir au Royaume-Uni et à son premier ministre le référendum sur l’UE. Les concessions, dérogations ou interprétations que peut espérer obtenir Cameron, sur l’union toujours plus étroite, la protection des pays non membres de la zone euro, les droits des parlements nationaux, le droit social, l’immigration seront insuffisantes pour satisfaire les europhobes. Après avoir mois après mois multiplié les critiques de l’Union, Cameron aura du mal à vanter ses mérites. En cas de vote favorable à la sortie (Brexit), on peut s’attendre, selon the Economist, à la démission du premier ministre et à l’éclatement du Royaume, l’Ecosse se refusant à quitter l’Union. 

06 octobre 2015

Où est l'Europe?

Paris, 6 octobre

Aucun commentateur n’a souligné l’absence d’un représentant de l’UE lors de la réunion du 2 octobre à l’Elysée sur la crise ukrainienne. Hollande, Merkel, Poutine et Porochenko ont pris la sage décision de reporter à des temps meilleurs les élections que les rebelles pro-russes envisageaient de tenir en octobre. Il n’en est pas moins fâcheux que de telles réunions puissent se tenir sans la présence d’un représentant qualifié de l’UE, Tusk, Juncker ou Mogherini. C’est faire une concession indue à Poutine qui redoute l’affirmation d’une puissance européenne, mais c’est aussi envoyer un mauvais signal à tous ceux qui ne se sentent pas représentés par les seuls dirigeants allemand et français, alors que tout devrait être fait pour favoriser l’esprit d’unité dans l’ensemble de l’Union.