Platier, 15 juillet.
Les Grecs échappent à la faillite au prix d’une mise en
tutelle rendue inévitable par leur comportement. Combien d’entre eux sont
conscients d’avoir bénéficié de la solidarité de l’Union ? Voilà un thème
qu’aurait pu traiter François Hollande se félicitant à juste titre de son rôle
de médiateur. Le gouvernement économique qu’il envisage est un très ancien
projet de la diplomatie française décrédibilisé par notre incapacité à
respecter les décisions communes. Ce n’est pas d’un gouvernement
intergouvernemental dont a besoin la zone euro mais, comme l’a dit récemment
Trichet d’un arbitrage parlementaire qui pourrait être assuré par les députés
européens des pays membres et d’un ministre des finances, vice-président de la
Commission sur le modèle de la Haute représentante pour la politique étrangère.
La négociation avec le Royaume-Uni pourrait être l’occasion d’un pas en avant
dans une plus forte intégration de la zone euro à laquelle les Britanniques ne
semblent pas opposés dès lors que leurs intérêts seraient sauvegardés.
Les interrogateurs du Président ne l’ont pas interrogé
sur le,défi migratoire toujours aussi pressant. Après avoir bruyamment refusé
les quotas de demandeurs d’asile et de réfugiés proposés par la Commission, la
France et l’Allemagne les ont acceptés en ce qui les concerne, ce dont il y a
lieu de se féliciter. L’accord sur le nucléaire iranien obtenu après dix ans de
négociations auxquelles l’UE a pris une part importante devrait permettre un
renforcement de la lutte contre Daech devenu le principal facteur d’instabilité
en Syrie-Irak et en Libye et par là même l’incitation à chercher refuge en
Europe.
Rarement l’Europe avait été à ce point le centre du débat
politique, suivant des lignes de clivage inhabituelles. En dépit des
frustrations provoquées par la lenteur de ses décisions et sa relative
impuissance, le sentiment d’appartenance commune devrait s’en trouver renforcé.
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