19 juin 2015

Les deux défis de l'été

           Platier 19 juin;

 A l’approche du solstice, l’Europe est confrontée à deux redoutables défis, celui de la migration, celui de la dette grecque. De sa capacité à les relever dépend pour une large part la sortie du pessimisme ambiant. Dans l’un et l’autre cas, sont à l’épreuve la capacité de décider et la solidarité. Si irritant soit le sentiment de céder à ce qui ressemble à un chantage, il serait absurde de mettre en péril l’euro et la sortie de crise pour la satisfaction de punir l’insolence grecque. Mon espoir est qu’une solution permettant aux uns et aux autres de sauver la face sera trouvée in extremis. Grace à l’autorité de Juncker, la Commission devrait, avec le soutien de la chancelière allemande et du président français retrouver la fonction de médiation qui devrait être la sienne, aussi bien concernant la crise grecque que la crise migratoire Son rôle est aussi de rappeler les exigences de la solidarité, valeur éminente de l’Union, solidarité humaine envers les victimes du terrorisme islamiste et des guerres civiles qu’il alimente, solidarité politique entre Etats membres de l’Union. Les querelles au sujet des quotas de  demandeurs d’asile paraissent dérisoires si on les rapporte aux millions de réfugiés, parmi lesquels les chrétiens d’Orient, cherchant à survivre dans le voisinage des territoires contrôlés par Daech : Turquie, Liban, Jordanie auxquels on peut ajouter le Kurdistan irakien qui, pour n’être pas un Etat reconnu, n’en est pas moins aujourd’hui le seul acteur qui ait démontré sa capacité et sa volonté de faire reculer la barbarie.

05 juin 2015

Intégration économique et union politique

            Paris, 5 juin 2015

            Les propositions des ministres Sigmar Gabriel et Emmanuel Macron en faveur d’une intégration plus poussée de la zone euro, notamment en matière budgétaire et fiscale, laissent espérer des initiatives propres à dissiper le malaise créé par les menaces de Brexit et de Grexit. Un soutien à la reprise venant de l’Europe serait le meilleur antidote à l’euroscepticisme ambiant. On ne peut cependant que s’interroger sur le décalage croissant entre les progrès de l’intégration économique et la paralysie de l’union politique. L’aggravation des menaces venant aussi bien de la Russie que du Moyen-Orient devrait provoquer une réaction. Or les possibilités prévues dans le traité de Lisbonne en matière de défense demeurent inexploitées en dépit des efforts de Mme Mogherini. Les restrictions budgétaires devraient imposer des mutualisations dans tous les domaines, en attendant que l’Union  se dote d’un budget de défense, seule solution efficace à long terme.