Donald
Tusk et Federika Mogherini ont été désignés samedi dernier respectivement aux
fonctions de président du Conseil européen et de Haut Représentant pour les
Affaires étrangères et la sécurité. Ces nominations se situent au moment où
l’UE est confrontée à plusieurs crises dont celle de l’agression russe contre
l’Ukraine qui remet en cause l’ordre européen d’après la guerre froide. Ce
n’est pas excuser le cynisme de Poutine que reconnaître l’erreur qui a consisté
à ne pas chercher à faire de l’Ukraine un pont entre l’UE et la Russie.
Souhaitons que M. Tusk et Mme Mogherini, le premier réputé plus ferme que la
seconde à l’égard de Moscou, contribuent à une solution équilibrée garantissant
les droits des russophones sans porter une nouvelle atteinte à l’intégrité
territoriale de l’Ukraine. Si les sanctions devaient se révéler inefficaces, on
ne voit pas comment l’UE pourrait éviter d’apporter une aide en armements à
Kiev, ainsi que le propose l’excellent spécialiste de géopolitique François
Heisbourg.
L’émergence
d’un Etat terroriste à cheval sur la Syrie et l’Irak et les abominations dont
il s’est rendu coupable sont un autre défi difficile à relever en l’absence de
gouvernements sur qui prendre appui, le Syrien étant lui-même criminel et
l’Irakien faible et sectaire. Le silence et le manque de réaction des pays de
la région devraient nous interpeller. Avons-nous cherché à associer les pays du
Sud, en premier lieu les pays qui se veulent démocratiques à la gouvernance du
monde ? Voilà un chantier pour la politique étrangère de l’UE.
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