Paris,
20 juin
L’opinion s’est répandue, y compris dans les
milieux europhiles, qu’il convenait de limiter les intrusions de l’Europe dans
de trop nombreux domaines. Il est vrai que les administrations nationales,
notamment la nôtre, font une interprétation excessive des directives
européennes, comme on l’a vu à propos de la hauteur des échelles pour la
cueillette des fruits. Le Premier ministre anglais Cameron prend appui sur ce courant
d’opinion pour demander un rapatriement de nombreuses compétences. Tel qu’il
est conduit dans le climat d’euroscepticisme qui domine aujourd’hui, ce débat
occulte la nécessité inverse d’une intervention accrue de l’UE dans les
multiples domaines où, faute de mécanismes de décision appropriés, elle est
incapable de répondre aux exigences de l’intérêt général ou aux attentes des
citoyens. Trois exemples : l’énergie, l’immigration, la fiscalité. Qu’attend
l’UE pour créer une centrale d’achat de gaz que proposent les Polonais ?
Doit-on laisser l’Italie seule face aux vagues de réfugiés promis à la noyade
en Méditerranée ? Combien de temps devrons-nous supporter le dumping
fiscal de pays qui, comme l’Irlande ont bénéficié de la solidarité européenne ?
Dans
bien des domaines, le rapatriement des compétences au niveau national aurait
pour effet d’éliminer toute une architecture de protection des travailleurs,
des consommateurs et de l’environnement qui sont parfois irritantes mais qui
fondent la qualité de vie de notre continent.
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