27 mai 2014

Les leçons d'un scrutin



Paris 27 mai.   Le succès de partis hostiles à l’Europe, en France notamment, n’a rien de surprenant. La mondialisation impose aux anciens pays riches de difficiles adaptations. Tout a été fait pour attribuer à « Bruxelles » l’opprobre de mesures nécessaires mais d’autant plus douloureuses qu’elles ont été tardives. L’appel à la solidarité européenne a été suffisant pour irriter les pays prêteurs mais pas assez pour susciter la reconnaissance des emprunteurs. Des reculs sociaux excessifs ont été imposés en Grèce, en Espagne, au Portugal. Tout n’est cependant pas négatif. La campagne a porté, plus que les précédentes, sur les enjeux européens. Des visages incarnant les grands courants politiques trans-européens sont apparus sur nos écrans malgré le scandaleux refus des grandes chaînes publiques de diffuser le débat qui a opposé le 15 mai les candidats à la présidence de la Commission. L’abstention a légèrement reculé. Les europhobes demeurent minoritaires au Parlement. Leur influence sera limitée. C’est plutôt l’influence de la France qui sera diminuée par l’affaiblissement de notre représentation dans les deux principaux groupes PPE et PSE. Formons le vœu que le nouveau Parlement contribue à la désignation d’une nouvelle Commission plus énergique ayant à sa tête une forte personnalité. Les Britanniques qui avaient refusé les Belges Dehaene puis Verhofstadt ne disposent plus du droit de veto en ce domaine. Ce n’est pas en affaiblissant la Commission ou en prétendant lui substituer un directoire germano-français dont les Allemands, très attachés aux relations avec leurs voisins de l’Est, ne veulent pas qu’on améliorera la gouvernance de l’Union.

3 commentaires:

Landesman a dit…

Bonjour! Nous sommes rentrés dans le même autobus des Etats Généraux de l'Europe!
Avez vous lu le le Policy Paper de Notre Europe "Vers la fédération européenne", de Roger Godino et Fabien Verdier ? Dans l'affirmative que pensez vous de ce document et de leur proposition d'une fédération à 6 ou 8 états ? Cette proposition semble plus compliquée que la vôtre: muscler la zone Euro en la transformant en coopération renforcée, avec un contrôle parlementaire par les seuls députés européens issus de la zone euro et un vice-président de la commission qui serait en même temps le président de l'eurogroupe. Une proposition qui fut horriblement mal transmise en plénière. Ceci dit j'ai connu Roger Godino et je le respecte.

Landesman a dit…

Le résultat terrible du scrutin du 25/( a aussi des "conséquences franco-françaises".Le livre de Thomas Piketty "Le Capital au XXI° siècle" est en ce moment un best seller qui fait l'objet de nombreux commentaires, en France, et plus encore à l'étranger. Dans "Le Nouvel Observateur" du 29 mai Sophie Fay présente clairement la thèse de Thomas Piketty, qui repose sur un théorème. Lorsque les revenus du capital progressent plus vite que le PNB, il y a enrichissement automatique des plus riches donc une augmentation des inégalités, donc une crise . La France a vu les écarts de richesse croître pratiquement sans interruption pendant le XX° siècle, à l'exception de la période des Trente Glorieuses. C'est une illustration du théorème.

Thomas Piketty voit une thérapeutique à cette crise dans l'impôt généralisé sur le patrimoine. Le Prix Nobel d'Economie 1988 Maurice Allais, qui était tout sauf un gauchiste, préconisait déjà ce système fiscal. En 1997 Roger Godino, dans son livre "Les sept piliers de la réforme", reprenait cette idée de remplacer un certain nombre d'impôts antiéconomiques, dont l'IRPP, par un impôt unique sur le patrimoine. Ce serait une réforme radicale. Un tel impôt est automatiquement redistributif. N'étant ni économiste ni fiscaliste je ne sais pas quelle devrait être la progressivité de l'impôt sur le patrimoine. Je ne sais pas non plus comment éviter une forte évasion fiscale de l'impôt sur le patrimoine, car il est plus facile de dissimuler un patrimoine que de dissimuler un revenu. De plus la mise en place d'un tel impôt sur le patrimoine soulèverait des conservatismes de tous côtés.

Mais après la déroute en France des partis de gouvernements aux dernières élections européennes, une mesure s'adressant aux classes défavorisées serait opportune. La mise en chantier de l'impôt généralisé sur le patrimoine, si elle est possible, ne serait elle pas une mesure de ce type? En tous cas, symboliquement, elle ne pourrait qu'être bien accueillie, et si notre premier ministre portait politiquement la mesure il se comporterait en homme d'état.

AGENCE MARTY ARCHITECTES TALENCE a dit…

Bonjour Monsieur,

Nous nous permettons de vous contacter via l'espace de commentaire de votre blog, et espèrons que cela ne va pas vous ennuyer.
Nous souhaitons offrir votre ouvrage "Souvenirs Européens 1950 - 2005", et nous sommes rapprochés des Presse Fédéraliste par voie postale.
Notre pli nous a malheureusement été retourné en "NPAI".
Auriez-vous s'il vous plait l'amabilité de nous indiquer où nous pourrions nous procurer cet ouvrage.
Vous remerciant par avance de votre réponse, recevez Monsieur l'expression de nos respecteuses salutations,
Céline MAURY
l.agence@9business.fr