L’annexion
de la Crimée et les menaces sur l’Ukraine remettent au premier plan la question
de la sécurité collective, assurée sur notre continent par l’OTAN, en l’absence
d’une politique européenne de défense crédible. Sans prétendre se substituer à
l’OTAN, l’UE pourrait valoriser davantage son image de défenseur mondial des
droits humains fondamentaux et de la démocratie pluraliste. Dans la nouvelle
guerre froide ouverte par Poutine, il est essentiel que nous parvenions à
susciter la sympathie, sinon l’appui, d’une part aussi large que possible de l’opinion
mondiale. Cette guerre se mène en effet aussi sur le terrain de la
communication. On ironise parfois à propos des interventions du Parlement
européen en faveur des victimes des persécutions dans les diverses parties du
monde. On devrait, à l’inverse, situer ces démarches dans le cadre d’une
géopolitique ambitieuse visant à mettre en relief ce qu’ont en commun les
régimes politiques respectueux de l’état de droit. Cela supposerait que
nous-mêmes et nos amis Etats-Uniens tenions davantage compte de ce facteur dans
les relations que nous entretenons avec ceux des grands émergents qui, le
reconnaissant ou non, s’inspirent de notre modèle. Cela supposerait aussi que
nous fassions les plus grands efforts pour les associer à nos interventions
lorsqu’il est nécessaire de faire face à de situations d’anarchie ou à des
menaces de génocide. Cela supposerait enfin que nous montrions moins de
complaisance à l’égard de certains Etats criminels, fussent-ils nos
fournisseurs de pétrole ou de gaz.
24 mars 2014
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