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Le prix lourd de la non-Europe politique
Platier, 30 mars.
Face au mécontentement exprimé par les
électeurs, François Hollande ne peut échapper à la politique d’assainissement
budgétaire que lui impose, bien plus que ses engagements européens, le risque
de ne plus pouvoir financer nos déficits. De plus en plus nombreux sont les
économistes qui dénoncent l’effet contra-cyclique de cette politique. Une forte
réduction des dépenses publiques peut contrarier la reprise de la croissance
sans laquelle le retour à l’équilibre est plus douloureux. Si l’Europe
politique existait, si elle disposait d’un budget substantiel alimenté par des
ressources propres et d’une capacité d’emprunt qui lui soit propre, les
politiques restrictives imposées aux pays endettés pourraient être compensées
par des politiques de soutien à la recherche, à l’innovation, à la transition
énergétique et à la lutte contre le risque climatique. La solidarité européenne
pourrait aussi se traduire par un renforcement des politiques déjà engagées en
faveur des jeunes sans emploi. Ce qui apparait aujourd’hui comme un rêve hors d’atteinte
aurait pu être réalité si nous n’avions pas repoussé à de nombreuses reprises
les offres allemandes en faveur de la constitution d’un noyau fédéral. Il nous
reste l’espoir que l’Allemagne de la grande coalition comprenne qu’il est de
son intérêt d’aider les pays du Sud à sortir de leur déréliction et de rendre
par là-même sa crédibilité au projet européen. Les réactions favorables de
Berlin aux projets de relance du nouveau chef de gouvernement italien Matteo
Renzi alors que l’Italie s’apprête à assumer la présidence semestrielle sont
encourageantes.
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