29 mars 2013

Chypre ou l'Europe sans voix

Paris, 29 mars. Rarement l’absence d’un Exécutif capable de faire entendre la voix de l’Europe n’aura été aussi évidente et désastreuse. Comment a-t-on pu, sans réagir, laisser les Chypriotes croire qu’ils étaient les victimes de l’UE au moment même où leur seule chance d’échapper à la banqueroute était la main tendue de cette même UE portant un chèque de dix milliards d’euros ? Qui leur a dit que l’idée scandaleuse d’opérer un prélèvement sur les dépôts bancaires inférieurs à 100 000 euros émanait de leurs propres représentants et avait été écartée par les ministres européens, il est vrai après quelques hésitations ? Autre motif d’étonnement : il semble que les pratiques des banques chypriotes accueillant les fortunes des oligarques russes, sans en connaître ni contrôler l’origine, n’avaient donné lieu à aucune mise en garde des Autorités européennes. Ultime question : ne conviendrait-il pas de distinguer, parmi les dépôts supérieurs à 100 000 euros, ceux qui ont une origine avouable de ceux qui proviennent de l’évasion fiscale, voire d’activités délictueuses ou criminelles ?

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