02 décembre 2011

Deux réponses inappropriées

Paris, 2 décembre. Le refus du fédéralisme par le président Sarkozy tout comme le refus de toute contrainte budgétaire supranationale par François Hollande sont un nouvel exemple de la persistance d’illusions françaises bien partagées. Un gouvernement européen exclusivement intergouvernemental serait assimilé à un directoire franco-allemand ou plutôt germano-français et ne permettrait aucun débat démocratique ouvert. L’acceptation de décisions à la majorité qualifiée par les Etats suppose qu’elles ne résultent pas seulement de rapports de force, mais qu’elles soient adoptées à partir de propositions émanant d’une instance indépendante des intérêts nationaux ainsi que l’avait prévu le traité de Rome. La proposition allemande d’élire le président de l’Europe au suffrage universel est pour le moins prématurée. Elle marque cependant l’attachement de notre principal partenaire à cette culture communautaire qui semble avoir disparu chez nous. La gravité de la crise rend également dangereux le refus par les socialistes d’une discipline budgétaire réellement contraignante. Le temps n’est plus où les prêteurs se contentaient de déclarations d’intention dont l’expérience montre qu’elles sont rarement suivies d’effet. Nous demandons avec raison aux Allemands plus de solidarité. Ils ont raison de nous demander plus de discipline.

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