16 juillet 2011

Le fédéralime seule chance de sauver l'euro ?

Platier, 16 juillet. Une vérité dérangeante pour tous ceux qui avaient enterré l’objectif d’une Europe démocratique, c'est-à-dire fédérale, s’impose à la faveur de la crise grecque. Derrière le problème du surendettement de la Grèce, de l’Irlande, du Portugal, apparait celui, beaucoup plus difficile, d’une politique monétaire unique ne pouvant convenir à des pays aux structures économiques et aux cultures politiques différentes. Faute d’un rapprochement des politiques économiques, sociales, budgétaires et fiscales conduit par un ministre européen de l’économie et des finances disposant d’un budget commun de grande ampleur, il n’y a aucune chance que les pays en difficulté, y compris le nôtre, puissent rattraper un retard de compétitivité qu’ils ne peuvent plus corriger par la pratique ancienne des dévaluations compétitives. Il suffirait que les dirigeants français et allemands fassent un pas dans cette direction pour que la confiance dans le projet européen soit rétablie.

09 juillet 2011

Vive la Pologne !

Platier, 9 juillet. Le Premier ministre polonais Donald Tusk a présenté devant le Parlement européen le programme de sa présidence semestrielle avec un mélange réconfortant d’optimisme et d’ambition. Après la période malheureuse des frères Kaczynski à l’euroscepticisme déclaré, la Pologne fait figure de bon élève de la classe:taux de croissance en hausse, chômage en baisse. Le peuple polonais, avec 80% d’opinions favorables, se range parmi les plus europhiles. Avocat de la solidarité envers la Grèce, d’un renforcement du budget, du maintien d’une politique agricole forte, d’une politique énergétique commune, de progrès en matière de défense, la Pologne est aujourd’hui, plus que la France ou l’Allemagne, un moteur de l’intégration. Elle n’hésite pas à critiquer l’affirmation des points de vue nationaux aux dépens de l’intérêt commun. Elle n’est cependant pas elle-même au dessus de tout reproche. Sa richesse en charbon explique sans la justifier sa timidité environnementale.

03 juillet 2011

L'Europe en danger

La Cadière, 29 juin. Quelle que soit l’habileté des gouvernements à imaginer des solutions à la crise de la dette grecque qui ne consistent qu’à retarder l’échéance, l’Europe est en danger. Elle est en danger car elle est en passe de perdre l’appui des peuples sans lequel son avenir n’est pas assuré. Une importante partie du peuple grec se ressent comme victime de l’UE et du FMI, avec une hostilité particulière envers l’Allemagne qui va jusqu’au rappel des dommages subis lors du dernier conflit mondial. Les peuples du Nord appelés à venir au secours de la Grèce en ont assez de payer pour la légèreté et l’imprévoyance de ceux du Sud. Cette double hostilité réciproque est redoutable. Elle rappelle les heures sombres de l’Histoire de notre continent. Elle devrait appeler une grande initiative audacieuse : la mutualisation des dettes, au moins pour une large part, en contrepartie d’un effort grec mieux partagé. Qu’attend-on pour mettre à contribution le budget militaire grec, en pourçentage un des plus hauts d’Europe, les armateurs dont nous apprenons qu’ils échappent à l’impôt et même l’Eglise qui devrait donner l’exemple de la solidarité et qui en a les moyens ?
Diffusé depuis Platier le 3 juillet.