24 avril 2009

Enfin une étude sur l'activité des parlementaires européens

Paris, 24 avril. Le Monde daté du 23 avril fait écho à une étude réalisée par un ancien assistant parlementaire, non seulement sur l’assiduité aux séances plénières mais sur la participation aux travaux des commissions et la rédaction de rapports des membres du Parlement. Discutable, comme toute évaluation quantitative, cette étude n’est pas moins riche d’enseignements et mériterait une large diffusion. On y apprend que, parmi les députés français, Marine Le Pen et Philippe de Villiers sont les champions de l’absentéisme et de l’inactivité. Les meilleures notes reviennent à Joseph Daul, UMP et président du groupe PPE, à la socialiste Pervenche Bérès qui rachète ainsi son attitude lors du référendum sur le traité constitutionnel, à la verte Hélène Flautre et au socialiste Kader Arif. Par contre, les socialistes Vincent Peillon et Stéphane Le Foll sont mal classés. Vincent Peillon tente de se justifier en évoquant la charge que représente sa participation à la direction du PS et à l’élaboration de son programme européen. Il ne semble pas que la participation aux travaux du Parlement et la compétence européenne aient été en tête des critères de choix des candidats à l’élection de juin.

20 avril 2009

L'Europe une fois de plus désunie

Paris, 20 avril. Combien de temps faudra-t-il encore attendre pour que les gouvernements européens, en retard sur les peuples, comprennent que, pour se faire entendre, ils doivent tenir un discours cohérent et s’exprimer d’une seule voix ? La conférence des Nations Unies sur les droits de l’homme était une occasion remarquable de faire entendre la voix d’une Europe unie autour de ses valeurs. L’absence des uns, la participation hésitante des autres, l’attitude défensive face aux provocations attendues du président iranien, le silence des présidents des principales institutions de l’Union, quelle triste image donnée à ces citoyens qui hésitent à se rendre aux urnes de juin ! Réjouissons-nous cependant qu’un peu de fermeté ait permis d’éviter les scandales du premier Durban.

10 avril 2009

La démocratie européenne fragilisée par l'abstentionnisme

Paris, 10 avril. Il est difficile de prévoir si la crise conduira les électeurs aux urnes le 7 juin. Paradoxalement, l’accroissement des pouvoirs du Parlement européen, la qualité généralement reconnue de ses débats plus apaisés et moins simplistes que ceux des Parlements nationaux, sa contribution à la législation européenne dans des domaines qui touchent directement les citoyens n’ont pas conduit à une meilleure participation. Le taux d’abstention croissant à chaque élection fragilise la démocratie européenne et réduit les chances de donner à l’UE la dimension politique qui lui manque. On attend la campagne d’information qui ne se bornerait pas à appeler à aller voter mais qui rappellerait le rôle joué par le Parlement dans la lutte contre le dumping social à propos de la libération des services ou dans la protection de la santé contre les risques chimiques et, plus généralement dans la défense des droits fondamentaux en Europe et dans le monde.

05 avril 2009

L'Europe et le G20

Paris, 5 avril. On ne peut que se féliciter du succès du G20. L’intégration de la Chine et des autres grands pays émergents dans la gouvernance mondiale est un pas encore modeste mais significatif vers une réponse collective aux défis planétaires, de même que le renforcement du rôle et des moyens du FMI. Est-ce l’amorce de cette monnaie mondiale souhaitée par la Chine et qui serait la meilleure des réponses à la crise ? Le bilan pour l’Europe est moins clair. La surreprésentation de l’Europe (six Etats, le président de la Commission mais pas celui de la zone euro) est le triste signe de sa division et de ses faiblesses. La dérive en direction d’un système intergouvernemental dominé par les grands Etats n’annonce rien de bon. L’entente franco-allemande un moment rétablie ne résisterait pas à la nécessité de cette relance de bien plus grande ampleur que réclament, sans doute à juste titre les Etats-Unis. C’est l’absence de prise en charge par l’Union des victimes de la crise qui me parait d’autant plus consternante que nul ne s’en émeut alors que les élections approchent. Qu’attend-on pour faire du fonds d’adaptation à la mondialisation un fonds de reconversion des travailleurs ayant perdu leur emploi et pour multiplier par quatre ou cinq sa dotation ? S’il fallait sauver les banques, ne faut-il pas sauver les hommes…et les femmes !