24 novembre 2008

Les institutions européennes face à la crise.

Paris, 24 novembre. Il est possible de dresser un premier bilan de l’efficacité des institutions européennes face à la crise. Celle qui s’en tire le mieux est la BCE dont la rigueur naguère critiquée s’est révélée justifiée et qui a dès cet été contribué puissamment à maintenir la liquidité du système bancaire tout en venant au secours de pays membres en difficulté. Jamais le rôle stabilisateur de l’euro n’a été aussi évident. La Présidence française a réussi à réunir au sommet le Conseil de l’euro en y invitant Gordon Brown qui y a apporté un concours utile ainsi qu’à obtenir d’un Bush réticent la convocation à Washington d’un groupe des 20 - ou 22 si on y ajoute l’Espagne et les Pays-Bas - pays qui dominent l’économie mondiale. La présence de la Chine, de l’Inde, du Brésil est une novation capitale qui laisse espérer l’édification d’un ordre mondial monétaire et financier plus consensuel. L’activisme de Sarkozy n’a cependant pas été sans agacer une Allemagne qui supporte mal les initiatives improvisées et redoute de devoir payer pour les erreurs des autres. D’où les difficultés d’aujourd’hui. Le bilan de la Commission est aussi contrasté. Bonne réaction au titre de la concurrence qui a obligé l’Irlande à renoncer à une politique discriminatoire de soutien des avoirs bancaires mais jusqu’à présent défaut d’initiative de relance économique. Le Parlement qui peut se flatter d’avoir été le premier à agiter la sonnette d’alarme exerce une forte pression sur la Commission. Il reste que les opinions comprennent mal que tant d’argent ait été mobilisé au profit des banques et si peu pour faire face aux conséquences d’une crise qui est désormais autant économique et sociale que financière. C’est dans ce domaine qu’on attend une initiative, par exemple une augmentation significative des moyens et un élargissement des critères d’intervention du Fonds d’adaptation à la mondialisation dont la mission est de contribuer à la reconversion des salariés qui perdent leur emploi.

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