27 août 2008

L'épreuve géorgienne

Platier, 27 août. La réunion du Conseil européen judicieusement convoqué par son président sera, pour l’Europe, une redoutable épreuve : celle de définir une attitude commune qui ne soit pas le plus petit commun dénominateur. Au stade actuel de la construction européenne, ce n’est pas la règle d’unanimité en politique étrangère qui est la plus gênante, mais l’absence d’une Autorité commune reconnue comme telle par les Etats dont la mission serait d’exprimer l’intérêt commun européen et de mobiliser l’appui des gouvernements. Ni la Commission, ni le Haut représentant, ni le président du Conseil européen ne sont en mesure d’assumer ce rôle. La première est affaiblie et les gouvernements ne lui reconnaissent pas ce rôle en politique étrangère, le second n’a pas un mandat et une visibilité suffisants, le troisième est chef d’un Etat national, donc toujours suspect de faire passer le point de vue de son pays avant celui de l’Europe. On voit par là combien désastreux a été le refus de ratification du traité de Lisbonne par les Irlandais. Le ministre irlandais des Affaires européennes vient de préconiser un nouveau vote, à titre personnel. Mais l’opinion y demeure hostile. Voilà à quoi tient l’avenir de notre continent!

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