19 mai 2008

Démocratiser la désignation des hauts dirigeants européens

Platier 19 mai. Le député européen Alain Lamassoure, reprenant une suggestion de Valéry Giscard d’Estaing relative à la sélection des candidats à la nouvelle présidence du Conseil européen, propose de démocratiser en la faisant précéder de débats publics télévisés la sélection des candidats et la désignation des futurs hauts dirigeants de l’Union. Ainsi pourraient être appréciées les qualités de représentation et de conciliation requises pour la présidence du Conseil européen, de dynamisme et d’impulsion requise du président de la Commission, de diplomatie et de sagesse politique requises du haut-représentant. Ainsi l’opinion publique n’aurait pas le sentiment d’être tenue à l’écart avant de se prononcer lors des élections européennes. Il serait à cet égard souhaitable que les grands partis s’entendent sur la désignation de leurs candidats notamment pour la présidence de la Commission, désormais soumise à l’élection par le Parlement.
Malgré les souhaits de Nicolas Sarkozy de situer plusieurs de ces nominations au cours de sa présidence, la tentation sera grande de les différer jusqu’aux élections européennes du printemps 2009 afin de faciliter l’équilibre entre grands et petits, anciens et nouveaux, centre gauche et centre droit. L’essentiel est que l’opinion n’ait pas le sentiment d’être une fois de plus tenue à l’écart et que les citoyens, percevant mieux les enjeux soient incités à participer au vote.
Hélas nos médias portent peu d’intérêt à ces questions, retenus qu’ils sont par les relations au sein de la majorité ou par la compétition au sein du parti socialiste. Il est vrai que tout est suspendu au vote des Irlandais. Que ne leur a-t-on donné le choix entre approuver le traité ou quitter l’Union !

16 mai 2008

Une réaction salutaire

Platier, 16 mai. Faisant suite à une déclaration vigoureuse de son président Jean-Claude Juncker s’élevant contre le scandale des primes de départ mirobolantes accordées à certains hauts dirigeants d’entreprises, y compris après de mauvaises performances, le Conseil des ministres des finances de la zone euro s’est prononcé le 13 mai pour plus de modération dans la rémunération des dirigeants au moment où la lutte contre l’inflation renaissante conduit la BCE à recommander la modération salariale. Espérons que J-C Juncker ne s’en tiendra pas là mais s’engagera dans la lutte contre les paradis fiscaux et autres niches accueillantes de l’argent du crime et de la corruption. Une action vigoureuse et visible de l’Europe dans ces domaines sensibles serait un moyen, parmi d’autres, de lui rendre sa crédibilité dans les milieux populaires.

10 mai 2008

Jouyet souhaite faire du 9 mai un jour férié

Paris, 10 mai. Hier sur le parvis de l’hôtel de ville JP Jouyet s’est exprimé après Anne Hidalgo, maire adjointe et organisatrice de la manifestation au nom de la Ville, le commissaire Jacques Barrot, l’ambassadeur de Slovénie, un représentant d’Arianespace, des délégations du Parlement et de la Commission. Il a dit notamment qu’il souhaiterait que le 9 mai devienne un jour férié dans l’ensemble des pays membres de l’UE. Peut-on espérer que la France fasse cette proposition à l’occasion de sa présidence ? De récentes déclarations de Valéry Giscard d’Estaing et avant-hier de Jean-Claude Juncker sur Europe 1 ont relancé cette bataille des symboles si importants pour la promotion de l’identité européenne. J’y ai moi-même modestement contribué par un article publié dans la Croix du 30 avril où j’ai repris l’essentiel de mon message blog du 20 mars : européaniser les commémorations guerrières.

06 mai 2008

Europe sociale, mondialisation et protection des travailleurs

Paris 6 mai La décision la plus efficace qu’ait prise l’Europe pour répondre au défi de la mondialisation demeure largement ignorée. La création récente du fonds d’adaptation à la mondialisation a déjà permis la reconversion de dizaines de milliers de salariés victimes directes ou indirectes des délocalisations. Ni à droite, ni à gauche on ne fait connaître cette action. Nul ne demande l’augmentation de dotations budgétaires encore insuffisantes et surtout l’assouplissement de critères trop rigides qui réservent le bénéfice du fonds aux victimes de licenciements massifs de la part de grandes entreprises. Quand on parle en France d’Europe sociale, on pense surtout aux services publics et davantage pour protéger les services nationaux que pour promouvoir ces services européens qui seraient source d’économie et d’efficacité dans bien des domaines. On oublie la nécessité de répondre à l’angoisse de la masse des gens qui se demandent quand viendra leur tour. Ce n’est pas en prolongeant l’agonie d’entreprises non compétitives mais en assurant la reconversion dans les meilleures conditions de leurs salariés que l’on relèvera le défi de la mondialisation. C'est en montrant à quoi sert l'Europe que l'on réduira le fossé qui s'est creusé entre elle et les catégories menacées.