30 mai 2007

Une clarification nécessaire

Paris 30 mai Les intentions du nouveau Président français en matière européenne ne sont pas claires : mini-traité, traité simplifié, traité-plus ? L’abandon annoncé de la perspective constitutionnelle ( voir le Monde d’hier ) serait grave s’il signifiait celui de la Charte des droits fondamentaux et, de fait, un ralliement au minimalisme britannique. Romano Prodi a évoqué devant le Parlement la possibilité que tous les pays n’avancent pas tous à la même vitesse. Que dirions- nous si un groupe de pays adoptaient la Charte sans nous et pour leur propre compte ? Avec quels alliés pourrions-nous renforcer la gouvernance de l’eurogroupe comme le souhaite Nicolas Sarkozy ? Une clarification s’impose.
PS Je présente mon livre "Aimer l'Europe" demain à 18h30 à la Maison de l'Europe 35, rue des Francs-Bourgeois.

27 mai 2007

Traité simplifié ou traité plus ?

27 mai La formule du traité simplifié répond au souhait du Président Sarkozy d’éviter les aléas d’un nouveau référendum. Mais elle a l’inconvénient de paraître ranger la France dans le camp des eurosceptiques et d’ignorer la nécessité de sauver ce qu’il y avait de nouveau et d’utile dans la partie III ( politique énergétique, services d’intérêt général, espace, santé, justice, police, contrôle des frontières, affaires étrangères, défense). Il faudrait, pour tenir compte de la prise de conscience des dernier mois, ajouter la réponse au défi climatique. Un « traité plus » sans prétention constitutionnelle et sans répétition inutile de dispositions anciennes sur la concurrence et la liberté de circulation des biens, des services, des personnes et des capitaux devrait permettre de sortir de l’impasse. Encore faut-il éviter le piège d’une crise à propos de la Turquie.

18 mai 2007

Des signaux contradictoires

Paris 18 mai 07
En s'entourant de collaborateurs naguère eurosceptiques, tels le premier ministre ou le conseiller Guaino, et d'autres euroenthousiastes, tels MM. Kouchner et Jouyet, le président de la République lance à nos partenaires et à l'opinion des signaux contradictoires. Peut-être souhaite-t-il conserver une grande latitude d'action et d'arbitrage. Ceux qui, comme moi, sont, depuis toujours, convaincus que l'avenir de notre pays , sa faculté de continuer à exister sur la scène du monde et plus généralement la capacité des Européens d'influencer la globalisation forment des voeux pour que notre diplomatie abandonne cette schizophrénie qui lui fait souhaiter une Europe forte sans lui en consentir les moyens institutionnels et budgétaires. Puisse la nouvelle équipe et son chef comprendre que pour construire l'Europe, il faut être capable de la faire aimer, pour ce qu'elle est et aussi pour ce qu'elle pourrait être. C'est ce que le président sortant n'a pas réussi. C'est ce à quoi je tente modestement de contribuer en publiant un livre intitulé "Aimer l'Europe".

16 mai 2007

Deux visions opposées de la politique étrangère

Paris, 16 mai
Avant la constitution du premier gouvernement nommé par le nouveau président de la République Nicolas Sarkozy, des rumeurs avaient attribué le poste de ministre des Affaires étrangères soit à Bernard Kouchner, soit à Hubert Védrine, deux personnalités porteuses de deux visions très opposées de la scène internationale et de la meilleure manière d’y agir : d’une part le devoir d’ingérence au nom d’une communauté internationale gardienne des droits humains et l’aspiration à la formation de groupes supranationaux, d’autre part la réalité des rapports de puissance,le plus grand scepticisme quant à l'existence d'une communauté internationale, la récusation de toute illusion humanitaire, d’une part l’aspiration à un dépassement des souverainetés étatiques, de l’autre la volonté de protéger, voire de restaurer les Etats, seuls gardiens légitimes de l’ordre international.
Le nouveau président de la République devra choisir entre ces deux visions.

08 mai 2007

L'Europe absente de la campagne

Paris 8 mai 07
En cette veille de la fête de l'Europe, il faut se demander pourquoi l'Europe a occupé une aussi faible place dans la campagne présidentielle. Manque d'intérêt des Français ? Sans doute mais surtout désir des candidats, notamment des finalistes, de ne mécontenter ni ceux du oui, ni ceux du non.
La grande tromperie est d'avoir fait croire que l'Europe compterait pour peu de choses dans la solution de nos problèmes. Prenons trois exemples. 1. Comment relever le défi climatique sans l'Europe et sans qu'une Europe unie entraîne le monde ?
2. Comment répondre au défi du terrorisme sans une coopération beaucoup plus poussée des polices et des tribunaux ? 3. Comment moderniser nos Universités et valoriser notre recherche sans les ouvrir plus largement sur l'Europe et le monde ?
Notre nouveau Président s'est limité à des critiques envers la Banque centrale qui, en suscitant la méfiance, réduisent nos chances d'obtenir une meilleure coopération des politiques éonomiques. Il va devoir se découvrir sans nous avoir dit comment il comptait participer à la nécessaire relance.